Shanghai la Lumineuse

Shanghai la Lumineuse

Nous avons débuté notre périple en Chine par la grande porte lumineuse qu’est la ville de Shanghai. Gigantesque métropole de presque 25 millions d’habitants, nous n’avons eu que deux jours à lui consacrer. Heureusement, quelques anciens collègues et amis installés sur place et avec qui nous avons eu le plaisir de dîner nous ont bien conseillé pour ne rien râter des immanquables.

Shanghai n’a pas le patrimoine historique d’une ville comme Pékin mais elle s’est façonnée grâce à sa position idéale pour le commerce, à l’embouchure du Yangzi sur la mer de Chine orientale. Peuplée de 50 000 habitants à la fin du XVIIème siècle, sa renommée et sa richesse vont s’accroître significativement au XIXème siècle et au début du XXème siècle avec le développement du commerce de l’opium, de la soie et du thé ainsi qu’avec l’installation des concessions britanniques, françaises, américaines et d’établissements financiers internationaux. Nous nous sommes d’ailleurs installés dans les quartiers de l’ancienne concession française. Les concessions n’existent plus mais les grands établissements financiers sont toujours là et ont même grandi en nombre, investissant désormais le quartier moderne de Pudong où les grandes tours rivalisent d’architecture et de taille.

Nous nous sommes tout d’abord rendus sur la place du Peuple, place moderne sans histoire particulière mais où l’on peut découvrir deux des plus beaux musées de Shanghaï, dont le bien nommé Musée de Shanghaï 🙂 qui présente de magnifiques pièces d’art Chinois et auquel nous consacrerons un article spécifique pour vous en donner une petite saveur. Sur la place du Peuple nous avons découvert un Shanghaï au carré, propre, les passages piétons parfaitement signalisés et contrôlés par des caméras et lumières dissuadant toute traversée illicite. C’est l’une des nombreuses installations illustrant certains aspects très modernes du mode de vie de Shanghaï (nous attendons de voir si cela peut s’appliquer au reste du pays!) ainsi que la discipline des Chinois. Parmi d’autres exemples: le mode de paiement numéro 1 est le paiement par téléphone mobile, ils ont presque sauté l’étape carte bancaire; on peut louer des parapluies dans les stations de métro grâce à des machines automatiques; la majorité des scooters et mobylettes sont électriques; de nombreux vélos se louent comme à Paris…mais on n’en voit aucun détérioré et ils sont tous bien rangés aux places désignées et dessinées au sol!

De la place du Peuple, nous avons alors descendu la rue d’East Nanjing où se sont ouverts les premiers grands magasins en Chine dans les années 1920. Les grands magasins sont toujours là et les enseignes lumineuses rivalisent pour attirer les nombreux passants dans leur magasin. Les grandes marques de sport sont présentes, ainsi que l’Apple Store, baromètre moderne du potentiel commercial d’un quartier. Quant aux grands magasins, ils vendent presque tous la même chose, les mêmes marques et l’on se questionne sur la rentabilité à long-terme de ces derniers, surtout quand l’on voit de gigantesques Malls tout juste ouverts à Pudong.

En prolongeant la rue, nous sommes arrivés au fameux Bund, symbole de l’histoire de Shanghaï car réunissant tous les grands établissements liés au commerce et à la finance. C’était un peu le Wall Street de Shanghaï. Bordant la rivière, cet ancien chemin de halage de barges de riz s’est transformé entre les années 1850 et 1930 pour accueillir tous les imposants bâtiments qui en font sa beauté actuelle. Sur l’autre rive, Pudong dresse ses tours modernes dont la célèbre Perle de l’Orient à l’architecture si particulière ou encore la Shanghai Tower, plus haute tour de Chine et parmi les plus hautes du monde avec ses 632m. La vue de ces deux rives, de jour et de nuit, entre histoire et modernité, est unique et finalement très harmonieuse.

Le Bund (3/5)
Le Bund (4/5)
Le Bund (5/5)
Perle de l’Orient (1/2)
Perle de l’Orient (2/2)
Vue sur Pudong de jour
Pudong de nuit: Perle Tower à gauche, Shanghai Tower à droite

Si l’on commerçait fort au début du XXème siècle dans les établissements bancaires du Bund, rien de mieux que de prolonger la discussion autour d’un verre dans un bel hôtel où l’on descendait le temps de faire ses affaires. De beaux hôtels viennent donc compléter le patrimoine historique de Shanghaï et révéler toute l’opulence de cette époque. Nous en avons visité quelques-uns comme le Fairmont Peace Hotel, le Waldorf Astoria installé dans l’ancien Shanghai Club réservé à ces messieurs ou encore le Park Hotel. Ce dernier, ouvert en 1934, fut parmi les plus hauts hôtels d’Asie à l’époque. En 1950, lors d’un effort d’uniformisation de la cartographie de Shanghaï du fait de sa forte croissance, l’emblématique Park Hotel fut choisi comme point Zero de la ville.

Fairmont Peace Hotel: le hall
Waldorf Astoria: le hall
Fairmont Peace Hotel: entrée secondaire
Park Hotel: Entrée

A ce stade, nous aurions pu croire que Shanghai n’était faite que de grandes tours modernes et de bâtiments Art Nouveau. Un New York Chinois finalement. Il faut alors se rendre à la limite de la vieille ville et de l’ancienne concession Française pour découvrir une autre forme d’habitations de Shanghai. Les « longtang » ou « lilong », sorte de petit quartier clos contenant plusieurs ruelles s’entrecroisant. Dans ces ruelles, de petites maisons de briques de 2 à 3 étages, les « shikumen ». Devant l’entrée, une petite cour. Elles furent construites au début du XXème siècle par les Européens à la demande du gouvernement Chinois pour répondre aux besoins de logement croissant. A Tianzifang, l’un de ces quartiers les plus visités, se sont installés dans ces maisons rénovées de nombreux cafés, bars, boutiques plus ou moins design appréciés des touristes et habitants branchés de Shanghai. Nous nous y sommes promenés et y avons également déjeuné, admirant en effet la décoration de plusieurs des boutiques, certaines très originales et poétiques, souvent autour de l’art du thé. Non loin de Tianzifang se trouve le parc Fuxing, parc construit par des Français en 1909 et bien fréquenté par les habitants car aéré et permettant de s’y retrouver pour pratiquer le tai chi, la danse ou encore jouer aux cartes.

Nous n’avons pas passé trop de temps au parc Fuxing (on connait déjà bien les parcs Français !) et avons préféré nous rendre à quelques stations de métro de là pour visiter LE jardin de Shanghai, le jardin YuYuan. Mais Ô Déception, le jardin est fermé le lundi et nous partions le lendemain. Nous nous rabattîmes alors sur le bazar adjacent très animé et qui se préparait déjà aux fêtes du Nouvel An, dans des allures de China Town semblable à celles que l’on peut connaître dans les grandes capitales occidentales (Paris, New York, Londres) mais bien mieux décorée. Magasins de souvenirs et de bouche s’y côtoient. Certains organisent des démonstrations à l’entrée de leur boutique pour attirer les clients. C’est divertissant. A noter : ici, tout comme dans East Nanjing d’ailleurs, tout est bon pour vous attirer dans le magasin. Des rabatteuses (il faut le dire, nous avons vu essentiellement des femmes le faire) sillonnent les rues pour demander proactivement au passant ce qu’il cherche. On commence par les sacs, les appareils photos, pour finir au massage et quelques propositions encore plus exotiques mais que nous ne détaillerons pas ici, certains de nos lecteurs étant des enfants. A l’entrée des magasins, on trouve souvent un vendeur, casque-micro sur la tête et qui psalmodie ou hurle, chacun son style, son discours promotionnel relayé par une enceinte donnant dans la rue et par conséquent l’oreille du chaland !

Nous avons dû nous en arrêter là pour la découverte de Shanghaï, conscient de n’avoir pas pu tout voir de cette gigantesque ville. Nous fûmes en tout cas surpris car nous nous attendions, il faut le dire, à plus de bazar dans les rues, sans doute influencé par le Vietnam 🙂 !

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