Volcans et Samouraïs

Volcans et Samouraïs

Lors de l’une de nos journées de repos à l’Harappa Café, nous partîmes sur les traces des volcans et des samouraïs, deux emblèmes du Japon.

Le Japon est un pays de volcans. Pour ceux qui en doutent, il suffit de citer ces quelques chiffres : 110 volcans actifs, soit 10% des volcans actifs dans le monde, dont le célèbre Mont Fuji qui s’est réveillé pour la dernière fois en 1707. A l’origine de ce nombre important de volcans : la localisation du Japon sur ce qu’on appelle « la ceinture de feu » du Pacifique, à la rencontre de quatre plaques tectoniques. C’est grâce à cela qu’on peut notamment profiter de toutes ces sources chaudes et se baigner dans les fameux onsens !

A une cinquantaine de kilomètres du Harappa Café se trouve le Mont Aso, le plus large volcan actif du Japon. Sa dernière éruption date de 2016, suite d’ailleurs à plusieurs tremblements de terre quelques mois auparavant. Le Mont Aso est en réalité composé d’une quinzaine de cônes volcaniques dont le Naka-Dake est l’un des plus actifs. Plus impressionnant, le Mont Aso s’élève au milieu d’une caldeira de 25km de diamètre, ce qui en fait l’une des plus grandes du monde. Cette caldeira a pris sa forme actuelle il y a environ 70 000 ans. Nous avons pu l’admirer depuis son flanc Nord, sous un temps couvert. Les pentes abruptes et noires marquent l’effondrement du terrain. La taille de la caldeira est telle que des petits villages se sont installés en contrebas et de nombreux champs y sont cultivés, profitant sans doute d’une terre volcanique fertile, malgré le danger omniprésent. Heureusement, les volcans sont surveillés en permanence et les éruptions anticipées pour permettre de prendre les mesures d’évacuation adéquates. Au centre, dans le lointain, s’étendent les cônes menaçants mais aux pentes paisibles ce jour-là.

Cinquante kilomètres plus à l’Est se trouve la ville de Kumamoto. Ici, flotte l’esprit féodal du Japon et de ses Samouraïs. En 1588, Kiyomata Kaso obtint le grade de daimyo (seigneur) et décida de construire un château d’envergure en son fief de Kumamoto. Nous sommes à la fin de l’époque Sengoku (dit des « Royaumes Combattants »), apogée des samouraïs. Samouraï signifie “celui qui sert” (au service du daimyo). Les samouraïs sont des combattants férus d’arts martiaux et de maniement du sabre, imprégnés du bouddhisme Zen, également érudits, se passionnant pour la cérémonie du thé ou encore le théâtre Nô. Duels, trahisons, révoltes, pillages, cette caste sema la terreur sur le Japon de l’époque. S’il n’était pas au service d’un daimyo, le samouraï était alors un ronin.

Le château de Kumamoto fut réputé imprenable et traversa l’histoire du Japon, ses révoltes, ses tremblements de terre, pour devenir l’un des plus beaux châteaux féodaux du Japon avec ceux d’Osaka et d’Himeji. En 2016, ces murs imprenables tremblèrent et s’effondrèrent en différents endroits sous les secousses d’un tremblement de terre de magnitude 7. Les dégâts étaient visibles lors de notre visite et la forteresse se dresse aujourd’hui au milieu des échafaudages pour retrouver au plus vite son rayonnement et rouvrir aux visiteurs.

Tours de garde…
perchées sur de hauts remparts et douves

En 1877, le château de Kumamoto fut au cœur de la dernière guerre civile du Japon, opposant les forces impériales à une armée des derniers samouraïs menée par Saigo Takamori et qui s’insurgeait contre les réformes ayant modifié le statut social privilégié des samouraïs. Malgré une violente bataille et un incendie qui brûla une grande partie du cœur du château, la forteresse résista et les forces impériales finirent par vaincre et anéantir les derniers samouraïs.

Saigo Takamori
Saigo Takamori

C’est le souvenir du plus grand des samouraïs qui perdure pourtant à Kumamoto : Miyamoto Musashi. Musashi passa les cinq dernières années de sa vie dans la ville et ses environs, invité par Hosokawa Tadatoshi, 3ème Seigneur de Kumamoto. Dans la grotte de Reigando, sur les pentes d’une colline proche de Kumamoto, il se retira plusieurs mois pour méditer et rédiger son ultime traité « Le livre des Cinq Anneaux ». Musashi combattit dans plus de soixante duels, sans jamais en perdre aucun. Longtemps, il fut armé d’un sabre en bois (bokken) alors que ses adversaires utilisaient de vrais sabres. Il créa son propre style de combat, utilisant deux sabres, l’un long et l’autre court. Le samouraï devint légende et inspira l’un des livres les plus célèbres de la littérature japonaise : « La Pierre et le Sabre » suivi de « La Parfaite Lumière » par l’auteur Eiji Yoshikawa, que nous vous recommandons sans hésiter pour découvrir la période féodale du Japon et les samouraïs.

Miyamoto Musashi
Miyamoto Musashi
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