Kyoto, temple du Japon
Cela pourrait faire l’objet d’un record à homologuer: essayer de visiter tous les temples existants à Kyoto. Vous serez sans doute pris de vertige avant même de pouvoir y réussir! Il y a des temples partout, de tailles diverses, ouverts au public ou bien aux seuls pratiquants. Icônes de Kyoto ou temples de quartier, on se plait à les découvrir (en faisant des pauses !) et chercher dans chacun le détail différent des autres.
L’un, le Fushimi Inari-Taisha, est dédié au riz et au sake et étend sur les flancs d’une colline de longs couloirs de torii rouges qui serpentent au gré des déclivités. Il ne laisse pas indifférent. On y prie Inari, déesse de la fertilité, pour les bonnes récoltes mais aussi pour les enfants. Son messager n’est autre qu’un renard, animal sacré au Japon et qui peut même “posséder” le corps d’un être humain en pénétrant au-dessous des ongles. Pourquoi faire nous direz-vous? On ne sait pas trop. Toujours est-il que des statues de renard de toute taille se retrouvent par centaines à travers le parc de ce temple, agrémentant autant de petits autels et torii.
Un autre, le Tofuku-ji, a le portique d’entrée zen (San-mon) le plus ancien du Japon et un jardin zen pouvant compter aussi parmi les plus beaux du pays. Dans son grand parc, un pont en bois enjambe une allée d’érables taillée minutieusement et dont les couleurs de feu l’automne font venir de nombreux visiteurs.
Un temple plus éloigné au Nord-Ouest de Kyoto, le Ryoan-ji, est devenu l’un des symboles de Kyoto car possédant l’un des plus beaux exemples de hira-niwa ou “jardin plat”. Entourés de murs, les ondes légères tracées dans les graviers renforcent l’effet des rochers qui s’élèvent et semblent devoir se mouvoir. Nous l’avouons, nous ne le trouvâmes pas beaucoup plus joli que celui du Tofuku-ji et avons eu un peu de mal à nous laisser emporter par la méditation…bref, véritables ignorants du jardin zen ;-).
A quelques kilomètres de là se trouve le temple bling-bling, le Kinkaku-ji et son pavillon d’or, recouvert de feuilles d’or! Originellement villa de shogun, ce qui explique sans doute le côté bling-bling, elle fut ensuite transformée en temple. Un moine, à qui les jardins zen avaient sans doute fait perdre la tête, fut pris de folie et brûla le tout! Qu’à cela ne tienne, on le reconstruit en lui remettant sa parure d’or non pas seulement au premier étage comme à l’origine, mais sur l’intégralité de ses étages. Si l’on s’arrête à la description des guides touristiques, on peut s’effrayer de trouver un édifice de mauvais-goût, grossier tant il est m’as-tu-vu. Ce n’est pas le cas, car les lignes architecturales sont assez légères et qu’il est surtout entouré d’un merveilleux jardin autour d’un bassin qui reflète les couleurs du pavillon d’or. Lorsqu’on le découvre, c’est tout simplement beau et il n’y a rien à rajouter. Oui, avec le beau temps, ça aide!
Beaucoup d’autres temples que nous ne fîmes qu’entrevoir en passant devant ont leur charme propre et petits détails, comme celui-ci et son dragon aux allures de Mushu, compagnon malin de Mulan dans le dessin-animé de Disney.
Autour de tous ces temples, Kyoto se transforme petit-à-petit et se modernise tout en gardant son identité forte de capitale du Japon pendant plus de mille ans. Symbole de son modernisme, sa gare est, dans son style, une autre forme de temple sur laquelle veille la Tour de Kyoto, sa voisine, sorte de pagode moderne ayant suscité la polémique à l’époque pour avoir dévisagé le panorama de la traditionnelle Kyoto. Les habitants s’y sont habitués. Bien leur en a pris, car résistante à des vents de plus de 200km/h et des tremblements de terre puissants, elle n’est pas prête de partir!